lundi 23 février 2009

7e Dimanche per annum - B

Chers frères et sœurs,

Depuis trois dimanches, nous avons successivement découvert, à travers des faits et gestes opérés par Jésus, que ce soit son enseignement à Capharnaüm, ou la guérison de la belle-mère de Simon ou encore celle du lépreux de dimanche dernier, nous avons découvert l’étendue et la réalité de ses pouvoirs messianiques. Plus encore, nous avons découvert que la manifestation des pouvoirs messianiques du Christ s’était révélée intimement liée à sa propre volonté, une volonté particulièrement sensible à la détresse de l’homme.


Et, aujourd’hui, le récit de la guérison de ce paralytique nous confirme, à travers la rémission des péchés que Jésus accorde explicitement au paralytique, l’enseignement que les trois précédents récits de guérison, pris dans leur ensemble, nous avaient permis de mettre en évidence : Jésus agit bel et bien en SON Nom, avec Puissance et Autorité, comme Dieu seul, par définition, est en mesure de le faire.


Et c’est bien ce qu’ont compris, d’ailleurs, scandalisés, les quelques scribes qui furent témoins de la scène. Ces scribes, en effet, nous dit-on, raisonnaient en eux-mêmes et se disaient : « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Qui donc peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? »


Oui, pourquoi cet homme, Jésus, parle-t-il ainsi ? C’est la question fondamentale, aujourd’hui, à la quelle les scribes nous pressent de répondre, à nous qui avons été aussi témoins de la scène, du moins en esprit et en vérité, par la puissance de notre foi, de notre crédibilité en l’Évangile.


Jésus parle en son Nom, avec Puissance et Autorité, comme Dieu seul est en mesure de le faire, afin de nous amener à croire, PROGRESSIVEMENT, qui il est vraiment, au-delà du voile de son humanité.


Ainsi, à travers les différents miracles qu’il a opérés depuis le commencement de sa vie publique, Jésus s’est manifesté comme un homme radicalement différent des autres hommes de son temps.


Mais Jésus ne s’est pas seulement manifesté comme un homme incomparable. Mais comme quelqu’un qui, à travers ses gestes et ses paroles, accrédite, en quelque sorte, sa prétention inouïe d’agir comme Dieu, à la manière de Dieu.


Enfin, les guérisons corporelles que Jésus a réalisées se révèlent en fait, comme des signes destinés à ouvrir les yeux de notre foi sur l’avènement de ce monde Nouveau, auquel le prophète Isaïe nous faisait allusion en première lecture, en annonçant la Rémission prochaine des péchés d’Israël.


Bref, Jésus réalise des signes messianiques, c’est-à-dire des signes qui manifestent qu’il est bien le Messie, celui en qui Dieu a placé toute sa confiance et remis le jugement du monde (Matth., 25, 31). D’où, l’expression « Fils de l’Homme » que Jésus emploie pour la première fois dans l’Évangile de Marc. Cette expression, en effet, est un titre messianique que nous trouvons dans le Livre de Daniel, dont le genre littéraire appartient à celui de l’apocalyptique juive. Ce titre fait donc allusion non seulement à la fin des temps mais aussi à un mystérieux personnage céleste, que Daniel nous présente comme envoyé par Dieu pour juger les hommes à la fin du monde.


À travers l’utilisation de ce titre messianique que Jésus associe à sa revendication d’avoir personnellement remis les péchés du paralytique, Jésus manifeste ainsi qu’il prend une sérieuse distance par rapport à l’idéalisme messianique des scribes. Le Jugement de Dieu sur le monde ne sera pas une condamnation irrévocable des pécheurs mais une déconcertante miséricorde à leur égard.


C’est d’ailleurs tout le sens de la deuxième lecture que nous avons entendue. En Jésus, Dieu a prononcé à la face du monde entier un « OUI » fondamental en faveur de la rémission des péchés.


Remarquons, pour conclure, et surtout pour faire écho à notre vie aujourd’hui, que sans l’audace et l’ingéniosité de la foi de ces quatre hommes qui avaient porté le paralytique à Jésus, le miracle n’aurait sans doute jamais eu lieu.


C’est dire que nous avons, nous aussi, quel que soit, l’immobilisme dans lequel nous paralyse le péché dans notre démarche de réconciliation avec Dieu, nous avons, nous aussi besoin d’être portés par la prière des autres et donc, de nous faire nous-mêmes porteurs de la souffrance des hommes, en intercédant pour eux auprès de Dieu. Alors qui, cette semaine, vais-je porter dans ma prière ? À quelle situation de détresse, autour de moi, vais-je être particulièrement attentif ?


AMEN.

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