Chers frères et sœurs,
Dimanche dernier, l’Église nous proposait de nous préparer à la venue du Seigneur en nous donnant l’occasion de méditer en quoi la prédication et le ministère de Jean-Baptiste, pour saint Marc, s’inscrivaient naturellement comme le Commencement – le premier acte – de l’Évangile de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Aujourd’hui, en ce troisième dimanche de l’Avent, c’est encore la figure de Jean-Baptiste que l’Église nous invite à contempler, à travers, cette fois-ci, le témoignage de l’évangéliste saint Jean qui, avant d’être Apôtre de Jésus, fut lui-même l’un des nombreux disciples de Jean-Baptiste.
Mais qui, au juste, était Jean-Baptiste ? Pour les chefs religieux de Jérusalem qui, en matière de religion et de dogmes, n’admettaient pas d’autre autorité que la leur, la question de l’identité spirituelle du Baptiste semblait constituer un véritable problème qu’il fallait clarifier au plus vite afin de savoir quelle attitude concrète il fallait ensuite adopter envers lui. Aussi firent-ils demander à Jean de décliner son identité en fonction de grands personnages dont la venue, prophétisée dans les Écritures, devait marquer à tout jamais l’avènement du Règne de Dieu, autrement dit la victoire du peuple juif sur tous ses ennemis.
Mais Jean leur répond qu’il n’est pas le Messie, c’est-à-dire qu’il n’est pas l’un de ces grands personnages de la foi juive.
• Ni en la personne du prophète Élie dont il avait pourtant adopté l’austérité et la tenue vestimentaire.
• Ni en la personne de ce mystérieux Prophète, chargé de parler au Peuple au nom de Dieu et dont le grand Moïse avait jadis annoncé la venue.
En fait, leur révèle Jean-Baptiste, en se référant lui aussi aux Écritures, ce n’est que dans la réalité de sa mission que son identité spirituelle ne peut que pleinement se comprendre, tant l’une et l’autre se confondent dans le témoignage de sa vie.
Par toute sa vie, en effet, Jean-Baptiste n’a cessé d’amener le peuple à croire en la venue du Messie, à croire en la venue du Christ. Non pas en une venue théorique, qui serait encore à venir, qui serait encore à espérer, à désirer, mais en une venue déjà mystérieusement accomplie et dont il fallait concrètement se réjouir, comme lui-même s’en était très tôt réjouit en tressaillant d’allégresse dans le sein de sa mère, lors de la Visite que lui fit la Vierge Marie, alors tout juste enceinte de Jésus. C’est ce que nous rappelle, précisément, le « Magnificat », ce cantique d’action de grâces, que chanta la Vierge Marie à sa cousine Élizabeth et que nous avons nous aussi, entendu tout à l’heure.
Si les foules, en masse, accouraient donc ainsi auprès de Jean, exprimer leur désir de conversion comme en réponse au signe de consolation céleste que son baptême constituait à leurs yeux, c’est parce que ces foules voyaient en lui, malgré l’austérité de sa vie et de sa morale, elles voyaient en lui un joyeux témoin de la Venue du Sauveur. D’un sauveur longtemps désiré, prophétisé et aujourd’hui, mystérieusement présent au milieu d’elles. Quelle impression, alors, la prédication du Baptiste devait-elle produire dans les cœurs de ces foules !
Et nous ?
Quelle impression la prédication du Baptiste laisse-t-elle en nos cœurs, en ces quelques jours qui nous séparent de Noël, en ces quelques jours où nous sommes appelés, comme tant d’autres, non pas d’abord à nous restaurer de foie gras et de vins capiteux, mais à reconnaître, avant toutes choses, en vertu de notre foi en l’Évangile, que Dieu Notre-Sauveur, en la personne de Jésus de Nazareth, s’est fait « Emmanuel » : Dieu avec nous.
Si l’Église a fait de saint Jean-Baptiste une figure incontournable du temps de l’Avent, vous l’aurez compris, chers frères et sœurs, c’est pour nous inviter, tous et chacun, comme saint Paul nous le disait dans la deuxième lecture, c’est pour nous inviter à être toujours dans la joie et l’action de grâces.
Dans la joie et l’action de grâces de savoir Jésus toujours vivant au milieu de nous, à nos côtés. Sachant qu’à travers ce vibrant témoignage de notre foi, nous contribuons certainement à ce que d’autres personnes soient amenées à croire, à croire qu’au milieu d’elles, se tient Celui qu’elles ne connaissent pas encore.
Alors Jésus, que ce Noël 2008 vienne illuminer nos vies de la joie qui rayonnait dans les cœurs de Marie, ta Mère et de saint Jean-Baptiste, qui fut, pour ainsi dire, le premier témoin de ta venue, le premier catéchiste de l’histoire, là-bas, au bord du Jourdain.
AMEN.
mardi 16 décembre 2008
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