La liturgie de la Parole, aujourd’hui, en ce deuxième dimanche de l’Avent, nous invite à nous rendre spirituellement présents auprès de Jean-Baptiste. À nous rendre spirituellement présents à son message, par la puissance de notre foi, car l’écoute et l’accueil de ses paroles, nous révèle saint Marc, constituent, pour ainsi dire, le Commencement, le premier acte, de ce que saint Marc appelle en grec : l’Évangile de Jésus-Christ, le Fils de Dieu…
Le mot « évangile », et notre lectionnaire liturgique a opté pour ce choix, peut littéralement se traduire, c’est vrai, par l’expression « Bonne Nouvelle »… Mais cette traduction, aussi littérale ou légitime soit-elle, ne rend cependant pas totalement compte de tout ce que le mot « évangile » pouvait signifier aux oreilles et au cœur des auditeurs de saint Marc. Aussi me semble-t-il important de bien clarifier ce terme « d’évangile » pour mieux comprendre ensuite, non seulement :
« L’audit populaire » que Jean-Baptiste avait dans le royaume de Judée, puisque l’évangéliste nous précise bien que tous les habitants de Jérusalem venaient à lui. Tous les habitants de Jérusalem : c’est-à-dire pas seulement les juifs, mais aussi les marchands et les soldats étrangers. Ce que confirme, par ailleurs, le récit de l’évangéliste saint Luc.
Mais aussi, pour mieux comprendre combien les paroles de Jean le Baptiseur, peuvent véritablement s’inscrire, pour nous, aujourd’hui, dans une authentique préparation de l’Avent, c’est-à-dire dans une fructueuse préparation de nos cœurs à la venue du Seigneur.
Le mot « évangile » a été emprunté au langage des empereurs romains qui, se considérant comme des dieux, utilisaient généralement ce terme pour désigner un message qu’ils jugeaient indispensable et capital de transmettre au monde pour le bien être et le salut de l’empire. (Cf. Jésus de Nazareth, de Benoît XVI, chap. III.)
Si donc l’évangéliste saint Marc a repris ce mot, c’était d’abord pour signifier au monde que le salut que les empereurs romains prétendaient à tort instaurer, n’étant que des faux dieux totalement impuissants, devenait en fait réalité, et pas seulement discours, à travers la prédication de Jésus de Nazareth, lui qui est véritablement Fils de Dieu.
En tous cas, si la prédication de Jean constitue véritablement le Commencement de l’Évangile du Christ, sa Genèse, la prédication du Baptiste constitue, par conséquent, la première étape, la première réalisation, d’un événement « en passe de s’accomplir » et dont la signification mystérieuse nous sera pleinement manifestée en Jésus le Messie, par qui nous sont venues la grâce et la vérité…
Mais en quoi consiste, précisément, cette première étape vers la grâce du salut ?
Saint Marc nous le donne à comprendre, très simplement, en nous révélant le sens du baptême que Jean conférait aux foules. Et il nous le révèle à travers sa propre lecture croyante de l’Écriture, en citant, notamment, le même passage du prophète Isaïe que nous avons entendu en première lecture et dont les premiers mots étaient : « Consolez, consolez mon Peuple. […] Préparez le chemin du Seigneur. »
De la part du Seigneur, le baptême de Jean était donc, pour tous, un signe de consolation, un signe de miséricorde, destiné à provoquer les hommes à se convertir, c’est-à-dire à ouvrir leur cœur au Salut de Dieu en passe de se manifester à travers la personne et l’œuvre de Jésus de Nazareth.
Le baptême de Jean était certes un appel à la conversion mais en tant qu’il était d’abord, réellement, en lui-même, un signe de consolation, un signe de miséricorde, c’est-à-dire une initiative de Dieu qui vient à la rencontre de l’homme pécheur.
Autrement dit, à travers le récit qui vient de nous être fait, la prédication de Jean le Baptiste peut véritablement constituer, pour chacun d’entre nous, le Commencement d’une Bonne Nouvelle. Pour nous aussi, aujourd’hui, la prédication du Baptiste peut véritablement devenir un signe de miséricorde destiné à toucher nos cœurs et à nous tourner concrètement vers Dieu, avec droiture et vérité, particulièrement dans l’aveu individuel de nos fautes.
Tel est le message que nous délivre l’Église en ce deuxième dimanche de l’Avent.
AMEN

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